jeudi 15 février 2007

Guantanamo LA HONTE

Transversale :
Guantanamo, Etats-Unis , Cuba , Amérique, Caillou.
Il y a 5 ans, le 11 janvier 2002, les 20 premiers détenus, capturés en Afghanistan, arrivaient au camp X-Ray, sur la base américaine de Guantanamo, à Cuba.
Pourquoi à Cuba, terre hostile, et pourquoi pas aux Etats-Unis ? « La baleine sous le caillou » s’est toujours posée la question…
Selon Amnésty International, depuis cette date, plus de 750 ressortissants d’environ 45 nationalités ont été emprisonnés à Guantanamo, maintenant à Camp Delta.
Le gros, le très gros problème de Guantanamo, c’est la manière dont sont détenus ceux qui y sont… parqués.
Les Etats-Unis qui se targuent de combattre le mal, les dictatures, les terroristes, bref, tous ceux qui pourraient être considérés hors la loi, hors civilités, ont mis en place un système absolument incontrôlable et échappant à toutes les règles internationales reconnues.
Les Etats-Unis omnipotents, ne considèrent pas (quand ça les arrange) les prisonniers de Guantanamo comme des combattants réguliers, respectant les lois de la guerre. Les captifs ne sont donc ni des prisonniers de guerre, ni des prisonniers de droits communs. Il n’y a pas de chef d’accusation. Leur détention est absolument arbitraire. En 2004, sous pression internationale, l’armée crée des « tribunaux d’examen du statut d’ennemi combattant », permettant aux prisonniers de contester leur statut. Mais en janvier 2005, une juge fédérale américaine déclare ces tribunaux, inconstitutionnels. En effet, les captifs n’ont pas droit à l’assistance d’avocats et ne connaissent pas leur chef d’accusation.
L’article 3 de la convention de Genève, stipule que les prisonniers capturés sur le front doivent être traités de façon humaine et doivent être jugés au cours d'un procès équitable devant une cour régulièrement constituée offrant toutes les garanties judiciaires .
A Guantanamo, la dignité humaine est violée de manière flagrante. A l’ouverture du camp, en 2002, certains prisonniers ont passé leur temps dans des cellules individuelles de 4 m2, éclairées continuellement. Les prisonniers peuvent être interrogés nuit et jour, à n’importe quel moment. Leurs déplacements ne se font que mains et pieds entravés et cagoulés pour les empêcher de voir et d’être vus. Les visites sont limitées voir absentes pour certains prisonniers qui sont captifs sans que personne ne le sache. Les liens entre prisonniers sont restreints. La torture y a été pratiquée et est peut-être encore pratiquée. Le président Bush a fini par reconnaître la pratique de ce que le département américain nomme : des techniques spéciales d'interrogatoire autorisées.
En juin 2006, trois prisonniers, 2 saoudiens et 1 yéménite, ont été retrouvés morts, pendus dans leurs cellules. Pour le commandant de la base, c’est bien évidemment un acte de guerre contre les Etats-Unis ! Suicide où crime ?
Certains prisonniers ont entamés des grèves de la fin pour protester contre leur détention illimitée. Ils sont alors mis sous perfusion et alimentés de force par sondes nasales.
En décembre 2005, la visite de trois membres de l’ONU est annulée. Washington refuse que les membres parlent librement aux détenus, sans témoins… Qui a-t-il donc à cacher ?
En février 2006, un rapport []de l'ONU demande la fermeture des installations de détention de Guantanamo sans délai, et que soient jugés rapidement tous les détenus de Guantanamo ou qu’ils soient libérés immédiatement. Ce rapport a été immédiatement dénoncé par l'administration américaine. Elle l'accuse de ne se baser uniquement que sur des rumeurs. Il a alors été rappelé que les conditions de détention demandées dans le rapport sont celles valables en temps de paix, alors que le gouvernement américain considère les détenus comme des prisonniers de guerre. Prisonniers de guerre quand ça arrange, mais qui ne bénéficient pas des protections liées à la convention de Genève… C’est à ne rien y comprendre !
Quelques 395 étrangers sont toujours détenus à Guantanamo, pour leurs liens présumés avec Al-Quaïda ou le régime taliban afghan. Ils subissent toujours torture, humiliation, discrimination, mépris des tribunaux et des obligations inhérentes aux traités et conventions. Ils sont maintenus dans un climat hostile d’impunité quasi-totale.
Certains prisonniers auraient purement et simplement disparus…
Seuls 10 détenus ont été inculpés. 10 sur plus de 750 ! Scandaleux, horrible, atroce, monstrueux, écœurant…
Encore une fois, « la baleine sous le caillou » ne comprend pas de telles mesures et de telles pratiques inhumaines. Qui sont donc ces américains qui mettent en œuvre des pratiques aussi barbares et inciviques ? Comment peut-on vouloir combattre le mal en étant soit même aussi mauvais ? Les Etats-Unis veulent-ils vraiment la paix entre tous les peuples où, attisant toutes les haines de par le monde, ils assurent ainsi insidieusement la vente et la propagation de leurs armes ?
« La baleine sous le caillou » fini par se demander si dans un monde pacifié, les Etats-Unis, serait toujours la première puissance économique et militaire du Caillou ?
Et si une clef du mystère des rapports entre les humains était là ?...

Aucun commentaire: